Anbar El Mokri X marocMaroc
Anbar El Mokri X marocMaroc, la collab’ qui donne du peps à nos coffrets. À 26 ans, Anbar El Mokri incarne avec poésie et détermination la nouvelle vague de créateurs qui montent sur la scène néo-artisanale et artistique marocaine. De plus en plus plébiscitée pour ses vases aux formes abstraites et joyeusement colorés, la jeune peintre signe aujourd’hui une édition limitée du coffret Hope. L’occasion d’aller voir qui se cache derrière ce tempérament passionnément créatif.
D’où venez-vous Anbar ?
Je suis née à Ottawa, j’ai grandi entre Rabat et Casablanca. Depuis mon retour il y a trois ans et demi du Canada, je vis entre Casablanca et Marrakech.
A quoi ressemblait votre enfance ?
J’ai baigné toute petite dans un environnement créatif et harmonieux. Mon père joue depuis toujours de plusieurs instruments (guitare, piano, basse) et ma mère (Ghizlaine Chraïbi, ndlr), qui est psychothérapeute, a écrit plusieurs romans et peint également – elle a d’ailleurs exposé en mars dernier à Casablanca. Autant dire que l’expression artistique a toujours fait partie de mon quotidien.
Quelle est votre formation ?
J’ai un Bachelor en sciences politiques spécialité Moyen-Orient à l’université Concordia de Montréal. J’ai ensuite travaillé dans la production événementielle et dans la communication, notamment sur les réseaux sociaux, des expériences très formatrices.
Pourquoi la peinture ?
Parce qu’elle me permet de raconter des histoires, plus ou moins personnelles, à travers la couleur mais aussi la composition. Je suis une vraie amoureuse de la couleur. J’ai longtemps travaillé les couleurs chaudes, probablement en raison de la lumière incroyable dans laquelle nous sommes baignés au quotidien quand on vit au Maroc.
Votre style ?
J’ai toujours eu un penchant pour l’abstrait, qui me permet une liberté de geste très cathartique. Une façon d’exprimer certaines émotions, une peinture de geste plus que de précision, un moyen puissant de symboliser le réel. Ces derniers temps en revanche, je me suis plongée dans l’interprétation des paysages qui m’entourent, donnant lieu à des créations figuratives et détaillées. J’explore cette voie avec beaucoup d’engouement.
Vos inspirations ?
La nature ! Les branches d’un arbre, les fleurs, le soleil qui se couche…J’aime le vivant car c’est notre bien à tous et il est commun à chacun d’entre nous. Je crois profondément au pouvoir des expériences partagées.
Comment en êtes-vous venue à la céramique ?
J’ai commencé à peindre sur de la céramique après un passage à Marrakech ; au cours duquel je me suis rendue compte que l’activité des artisans était totalement à l’arrêt depuis la crise du coronavirus. J’ai impulsivement acheté beaucoup de vases et autres modèles en me disant que je parviendrai bien à en faire quelque chose. Je me suis vraiment découvert une passion pour la peinture sur céramique, qui ouvre d’autres dimensions que la peinture sur toile. Peindre sur des objets est depuis devenu une partie intégrante de mon activité et je compte bien continuer sur cette voie.
Qu’est-ce que veut dire être une jeune femme artiste au Maroc en 2021 ?
Se créer une voie, et se donner tous les moyens nécessaires pour la suivre et en vivre.
Qu’est-ce qui est le plus enrichissant au quotidien ?
Expérimenter de nouveaux formats et rencontrer d’autres acteurs du même milieu.
Si vous n’aviez pas été peintre ?
J’aurais continué dans la production événementielle ; même si je reste persuadée qu’un jour ou l’autre, je serais quand même devenue peintre.
Comment est née cette collaboration avec marocMaroc ?
La marque m’a contacté pour élaborer en collaboration un packaging original et éphémère et j’ai tout de suite été enchantée par l’idée. Nos valeurs sont communes car l’univers de marocMaroc possède cette capacité d’émerveillement qui me parle beaucoup, et que j’essaye de transmettre à ma façon à travers ma peinture.
Un cœur, une feuille, l’amorce d’un soleil, ce packaging-capsule est une ode à la nature, aux tonalités pastel, pourquoi ce choix ?
Parce que ce sont des symboles de bien-être, d’espoir et de réconciliation avec la nature. À travers son ADN, marocMaroc invite à prendre soin de soi ; une approche qui me parait essentielle dans notre quotidien qui va à toute vitesse. On a souvent tendance à avancer en mode automatique, sans prendre le temps de l’introspection. Savoir s’offrir une pause, apprendre à penser à soi me parait indispensable.
Vos projets ?
J’espère développer encore plus la dimension « Studio » de mon activité, avec toujours plus d’objets et de nouvelles collaborations. Côté peinture, 2021 est pour moi l’année de l’approfondissement et de l’apprentissage.
Et dans 10 ans, où vous voyez-vous ?
Toujours un pinceau à la main !
Article Mag marocMaroc Propos recueillis par Éléonore A. Bénit, journaliste et influenceuse